Loisirs au Café de la Plage
Les loisirs à bord du Café de la Plage sont relativement limités. Le barreur barre, le régleur de voiles règle les voiles, mais ensuite il n'a plus rien à faire ou rarement. Quand le barreur est fatigué, les rôles s'inversent. Il y a les grains qui nous font prendre des ris, il y a les baleines qui apparaissent au loin mais il reste quand même beaucoup de temps pour la rêverie ou la pêche.
Bernard l'Ermite m'a offert une canne de pêche au gros avec un moulinet et tout et tout. Les débuts sont rageants, le poisson est là tout près mais pour une raison inconnue, il s'en va pour toujours... Nous ramenons maintenant de quoi dîner à bord. Différentes options s'offrent à nous. La fameuse recette du poisson à la tahitienne, le petit (minuscule) poisson grillé pour une demi personne, le thon mi-cuit aux tomates oignons et au lait de coco, ou tout simplement cuit dans l'eau de mer !
Vous pêchez un poisson tout frais : dorade coryphène, thon, thazard maquereau ou petit poisson de roche (gorette), plusieurs recettes sont possibles mais la concurrence est rude et le poisson arrive quelques fois déjà tout mangé (mais comestible) et toujours vivant ! Pauvre bête, vite, il faut l'achever ! Il nous reste quand même encore 3 bons kilos de poisson à manger.
De gauche à droite : gorette, dorade, thazard (enfin ce qu'il en reste) et thon...
Par contre si vous pêchez l'un de ceux ci : barracuda ou pagre à dents de chien, pas de quartier, on le détache tout doucement de l'hameçon et on le rejette à la mer ! La ciguatera veille et la "gratte" est insupportable. Dommage, ce sont de belles pièces quand même...
Il aura fallut emporter avec nous : du citron vert, une noix de coco, des oignons, tomates selon la recette que nous voulons déguster.
Ce qui est amusant, c'est de pêcher ! Mais il faut aussi, un barreur hors pair ! quand la ligne laisse entendre son doux bruit : zzzz zzzzz zzzzzzzz, moi, si je suis à la barre, je lâche tout ! donc, Capitaine s'éveille en sursaut de sa douce sieste pour maintenir le bateau loin des embardées qu'il fait à cause de ma négligence ! Il me faut remonter le poisson et il faut pour cela ralentir le bateau, ce n'est pas facile ! Il m'arrive souvent de constater que le génois est à contre pour que le bateau soit immobile. Ca c'est du domaine de mon adoré skipper. Et puis, à moi de jouer, petit à petit ramener le poisson à bord, le gaffer et le glisser dans un grand sac pour qu'il arrête de sauter partout. Je crois, je suis sûre, de tenir ça de mon Papa, pêcheur et chasseur devant l'éternel. Souvent, je le sens sourire et me faire un clin d'oeil.